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Peut-on apprendre l’empathie?

Comment créer un climat de travail stimulant? Si la question se pose depuis longtemps dans les milieux scolaires, elle est aussi présente chez les gestionnaires d’entreprise. En effet, tous cherchent à ce que les salariés se donnent corps et âme pour la mission de l’entreprise. Encore faut-il qu’ils aient l’impression d’être une pièce importante du jeu et pas seulement un rouage interchangeable. Cela passe donc par une direction qui humanise chacun de ses employés. Pour y arriver, il semble qu’une qualité soit nécessaire : l’empathie.

Petit rappel de ce qu’elle est : il s’agit de la capacité de se mettre à la place de l’autre, de prendre conscience de ce qu’il ressent et de saisir son point de vue. Tout repose sur la compréhension de l’autre et l’acceptation. Cette qualité est extrêmement demandée chez les travailleurs. Une étude américaine réalisée par Catalyst montre que 93% des salariés sondés affirment qu’ils resteraient à leur poste ou dans la compagnie avec un patron empathique. Or, ils sont encore peu à adopter un management empathique. En France, une recherche du laboratoire DDI indique que seulement 40% en font preuve.

L’empathie, une force

Pour beaucoup, le manque d’empathie des cadres serait lié à une idée reçue qui veut qu’un patron sensible soit faible. Pourtant, les études tendent à montrer au contraire que le manque d’empathie conduit à plus de problèmes en entreprise. Cela provoque plus de roulement de personnel, les gens étant prêts à aller ailleurs afin d’être respectés. Ceux qui restent sont souvent démotivés et peu productifs. Pourquoi me tuerais-je à la tâche pour un boss qui n’a aucune considération pour mes collègues et moi-même? Et l’inverse est aussi vrai. Les compagnies plus empathiques et flexibles feraient de bien meilleurs affaires que leurs concurrents dans un modèle traditionnel de gestion.

Voilà pourquoi de plus en plus de spécialistes du management considèrent que dans le coffre à outils de compétences à avoir, les patrons auront besoin plus que jamais d’empathie. Il leur faudra être en mesure d’écouter attentivement et de poser des questions pour connaître l’état réel des individus qui travaillent pour eux. Ils devront maîtriser la communication empathique afin de pouvoir mieux résoudre les conflits, convaincre son équipe et même lui refuser des choses mais avec intelligence émotionnelle plutôt qu’en faisant appel à la simple autorité.

S’enseigne-t-elle?

La question est maintenant de savoir si on peut enseigner à des gens l’empathie. Est-ce un trait inné ou acquis? En fait, ce serait les deux selon les scientifiques. L’hormone de l’amour, l’ocytocine, aurait un impact sur le niveau d’empathie. Les neurones miroir permettraient aussi d’avoir plus de compassion et de compréhension de quelqu’un qui agit devant nous. Est-il possible d’apprendre à être plus empathique? Tout à fait. Par contre, organiser des ateliers obligatoires sur l’empathie risque d’avoir un effet inverse. Les chercheurs ont remarqué que les initiatives impératives contre le harcèlement sexuel ou la diversité en milieu de travail avaient tendance à créer un sentiment de rébellion chez les participants. Ceux n’adhérant pas à ces visions y deviennent plus hostiles qu’avant.

Toutefois, cela ne veut pas dire qu’il ne faille pas mettre en place des formations. Seulement, elles devraient être volontaires. De plus, il est tout à fait possible de devenir plus empathique. En s’intéressant davantage aux autres collègues, en améliorant son écoute, en acceptant les points de vue et en apprenant à reformuler. En effet, la communication avec empathie vérifie bien ce qui a été entendu. D’autant plus que les gens en souffrance ou simplement moins dans un bon jour n’attendent pas nécessairement une litanie de conseils. Ainsi, plutôt que de donner mille avis sur le sommeil à un confrère qui affirme sa fatigue, reformulez ce qu’il a dit en ajoutant une question qui lui permette d’exprimer ce qu’il ressent et de s’orienter vers une solution.

Il faut aussi être conscient de ses préjugés. Nous en avons tous parce que l’humain catégorise tout de son environnement. Alors, il vaut mieux connaître ses éventuels biais pour ensuite être plus conscient de soi et des autres. Cela facilitera les communications ultérieures avec des collègues, des patrons, de la famille, etc.

Source : Thot Cursus